Les niveaux d’autonomies des véhicules

Par Benjamin BRUNEAU - Stanislas MINOT - Charles AMBROSIO - Mehdi JOUINI

10/08/2021


Honda lança le 5 mars dernier (2021) la première voiture de niveau 3 (Niveau d’autonomie 3) à être commercialisée pour le public. Il s’agit de la Honda Legend distribuée à 100 exemplaires uniquement au Japon pour un prix unitaire de plus de 85 000 euros.

Mais qu’entends-t-on par Niveau 3 ? Et plus largement qu’est-ce que les niveaux d’autonomie pour un véhicule ?


Les niveaux d’autonomie d’un véhicule autonome sont régis par deux référentiels :

  • Celui américain de la NHTSA (National highway Traffic Safety Administration) qui est composé de 5 niveaux allant de “0” à “4”
  • Celui international défini par l’OICA (Organisation Internationale des Constructeurs Automobiles) et la SAE International (Society of Automotive Engineers) qui se compose de 6 niveaux allant de “0” à “5”


La différence entre ces deux normes étant mineure (Le niveau 3 de la NHTSA a été subdivisé en deux niveaux pour l’OICA, le niveau 3 et 4)

Nous nous intéresserons plus spécifiquement à la normalisation internationale de l’OICA/SAE pour présenter les six niveaux d’autonomie des véhicules autonomes.


Le schéma ci-dessous présente une synthèse des différents niveaux d’autonomie selon le référentiel OICA / SAE.



Niveau 0 : Aucune autonomie (1950 – 2000) :

Il s’agit d’un véhicule sans assistance à la conduite. Toute la conduite est réalisée par le conducteur humain et n’est assistée en aucun cas par le véhicule.

Par exemple, sont concernés les équipements de type radars de recul ou le détecteur d’angles morts.


Niveau 1 : Assistance à la conduite (2000 – 2010) :

Une fonction primaire du véhicule peut être pris en charge par le système tel que le « régulateur » (y compris adaptatif) ou encore l’avertissement de dépassement de voie ».

Le conducteur peut reprendre à tout moment le contrôle intégral du véhicule.

L’ABS (Anti-lock braking system) dont la fonction consiste à éviter le blocage des roues lors de forts freinages ou encore le freinage automatique d’urgence (la marque VOLVO équipe toute sa gamme depuis 2014 du système « City Safety » et depuis le début des années 2000 pour les modèles haut de gamme) font également partis du premier niveau d’autonomie.


Niveau 2 : Autonomie Partielle (2010 – 2016)

Le véhicule peut se déplacer en autonomie, le conducteur devient ainsi spectateur / surveillant. Il reste néanmoins responsable des manœuvres effectuées par le véhicule.

Par exemple, l’assistance au stationnement ou la conduite automatique dans les bouchons sont des fonctionnalités disponibles dès le second niveau d’autonomie.


Niveau 3 : Autonomie conditionnelle (2016 – 2025)

Le véhicule est parfaitement autonome dans certaines conditions de conduite précises uniquement (exemple : embouteillage sur une large nationale ou autoroute).

Le niveau 3 indique que le conducteur doit pouvoir être capable de reprendre le contrôle du véhicule à tout moment

Nous le verrons ultérieurement mais depuis début Juillet un décret permet aux constructeurs, dans des zones bien identifiées, de faire circuler leurs véhicules avec ce niveau d’autonomie. La délégation de conduite effectuée, le constructeur devient pénalement responsable des dommages causés par le véhicule.


Niveau 4 : Autonomie élevée (2020 – 2025)

Ici, la SAE estime que le véhicule est capable de conduire en parfaite autonomie et ne doit plus reposer sur le conducteur. Cela signifie que même si le conducteur est inconscient et qu’il ne répond pas à une demande du véhicule de prendre le volant, le véhicule doit pouvoir continuer à conduire en toute sécurité pour arriver à sa destination. Sur autoroute, il doit par exemple être capable de sortir tout seul ou de s’arrêter sur une aire d’autoroute sans intervention du conducteur.


Niveau 5 : Autonomie complète (2025 et +)

Ce dernier niveau n’est pas inventorié dans le classement américain de la NHTSA.

Il n’y a plus d’intervention humaine ni de condition de route : le véhicule est autonome à 100%, qu’il ait à effectuer un trajet sur les grandes autoroutes ou sur les routes étroites d’un centre-ville. Il cumule donc toutes les tâches de conduite et ne doit plus reposer sur l’humain en aucun cas.

L’existence de pédales d’accélération ou de volant peut être considérée comme optionnelle.

Par exemple, le niveau 5 permettrait à notre voiture de nous déposer chez nous puis d’aller se garer à une place de parking proche ou dédiée.



L’implantation des niveaux d’autonomisation dans les véhicules s’échelonne dans le temps[GH1] en raison de la technologie embarquée à imaginer, produire et tester mais également en fonction des règlementations locales. Dans une perspective optimiste, l’autonomisation totale est prévue pour 2025-2030, mais elle devra s’accompagner de tout un arsenal juridique permettant la circulation des véhicules autonomes.


Dans le prochain article qui traitera des aspects juridiques du véhicule autonome, nous aborderons la règlementation actuelle et notamment les niveaux de responsabilité qui sont des éléments structurant dans la gestion du risque et dans la prise en charge des sinistres par les compagnies d’assurance.


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SOURCES

a)      https://fr.wikipedia.org/wiki/Niveau_d%27autonomie_d%27un_v%C3%A9hicule_automobile

b)     https://www.nhtsa.gov/technology-innovation/automated-vehicles-safety

c)      https://www.sae.org/about/

d)     https://www.oica.net/

e)     https://www.numerama.com/tech/212551-voiture-autonome-autopilote-assistance-a-la-conduite-quelles-differences.html

f)       https://www.stuffi.fr/comprendre-niveaux-autonomie-voiture-sans-conducteur/

g)      https://mbamci.com/6-niveaux-voiture-autonome/

h)     https://www.inria.fr/sites/default/files/2019-10/inrialivreblancvac-180529073843.pdf

i)       https://en.wikipedia.org/wiki/SAE_International

Schéma : https://auto-net.fr/largus-conseil-revisite-6-niveaux-conduite-autonome